Je retrouve ma belle Bundi. 3h30 de train depuis Chittaurgarh. Un peu de mal à la reconnaître, vous pensez, quinze longues années d’abstinence ! Et puis ma guesthouse est un peu excentrée. Je changerai demain. Bundi est une enfilade de havelis anciens, pas immenses, mais bien délabrés. J’ai l’impression que la période de covid n’a rien arrangé. La première vue depuis le tuk-tuk est un enchantement de conte. C’est la fin d’après-midi, le soleil éclatant illumine la façade du fort au détour d’un virage. Comme tous les sites incontournables, le prix d’entrée du fort a été effacé et recouvert d’un nouveau prix, 600 rps tout de même ! Ils peuvent ces occidentaux non ? L’argent ne pousse-t-il pas dans les arbres chez eux ? Certains en sont persuadés. Elle va me replaire Bundi. Au hasard, je tombe sur une guesthouse en quasi-abandon qui pourrait bien être celle qui m’avait hébergé il y a quinze ans. Je reconnais vaguement. Cela avait été une expérience formidable dont je m’étais inspiré pour un épisode de mon roadbook bestseller « Chroniques Indiennes » lu reçu par une quinzaine d’éditeurs qui se sont battus pour sa non-publication. Je vous mets l’épisode in-extenso ensuite.

A tout hasard j’entre, j’explique, on se comprend. La RN Haveli (je ne me souvenais plus du nom) avait pour particularité d’être tenue par une maman et deux de ses filles. Je suis accueilli comme un roi. Chai et petits gâteaux, c’est l’heure. On se raconte. Le covid a bien fait du mal… La maman, 72 ans, pas très en forme, héberge une de ses filles qui habite Chittaurgarh mais qui trouve son mari bien barbant. La fille de celle-ci est là aussi. En réalité, la mère et fille sont installées à Bundi et retournent à Chittaurgarh pendant les vacances scolaires. On m’invite à dîner demain soir. Mon agenda me le permet. La guesthouse n’a pas rouvert depuis trois ans, mais elles insistent pour que je dorme dans l’une des chambres. Je visite. La grandeur a cédé le pas à la décadence. Je ne reconnais plus ces chambres mignonnes, meublées et décorées. J’ai perdu l’âme routarde (mais pas le sel) et je décline gentiment. Gros travail de remise en état et aux exigences des gens d’aujourd’hui. Promis, ce sera prêt en juillet…

Et dans son cadre en bois, il y a la moustache du père qui est mort d’une infarctade,

Et qui regarde son troupeau manger la thali froide

Et en face du père, il y a le cadre du fils qui s’est suicidé. Plus d’homme à la maison depuis belle lurette. C’est un déséquilibre certain au logis des brahmanes… 

La petite fille aura droit de choisir son mari, même sans tenir compte de la caste. Cela ne se voit pas au premier coup d’œil, mais ces dames sont d’une caste supérieure, celle des brahmanes. En revanche, il lui est totalement interdit de frayer avec un musulman. Les musulmans sont haïs dans cette famille profondément hindoue. Ils font trop d’enfants, qu’ils ne savent pas élever et qui deviennent des racailles. La réconciliation n’est pas pour demain ! On me demande ce que je pense de Narendra Modi. Je reste neutre et parle des jolis légumes qu’on a cette saison, de la saison chaude qui a pris de l’avance et du retard des trains en général. Le gros sujet est celui de la saleté en Inde qui s’explique par l’éducation et le comportement des gens mais surtout par la corruption généralisée qui empêche toute réforme, investissements et changement dans les habitudes.


Voici un extrait de mon bestseller caché :


LES PRINCESSES RADIEUSES DE BUNDI

 

Ils étaient deux à faire les imbéciles, en équilibre aérien sur les fils électriques emmêlés, à comparer leurs acrobaties, pousser leurs cris de victoire ou de rage, et de gagne-terrain. L’un, plus habile que l’autre, plus vieux de quelques semaines, enchaînait les prouesses. Son compagnon de jeu, moins adroit, en prit ombrage. L’agressivité, qui lui était jusqu’alors inconnue, prit le pas sur sa frustration et, d’un geste incontrôlé, il poussa dans le vide son copain d’enfance. Ce dernier, surpris, fut déstabilisé, il ne put se rattraper aux branches, précisément inexistantes à cet endroit. Dans un bref sursaut de conscience, il regarda s’éloigner l’ami là-haut sans prendre tout à fait conscience que c’était lui qui était en mouvement descendant. L’ami là-haut, lucide sur sa bévue fatale, cherchait déjà comment il s’amnistierait de son acte lorsque ses proches l’interrogeraient. « C’est pas ma faute, c’est pas moi, j’étais pas là, j’y suis pour rien… ». La chute parut bien longue, à chercher comment revenir en arrière, mais le contact fut impitoyable. Le petit singe est mort d’un coup, nuque brisée…

Voilà deux jours que je manque de le piétiner en sortant de l’hôtel.

La gare d’Agra Fort est plus petite que celles que j’ai déjà empruntées. Les singes, encore eux, font un raffut du diable sur les traverses métalliques du toit. Le train est presque à l’heure, un train indien respectant l’horaire affiché serait un scoop. Voici ma seconde nuit ferroviaire, celle-ci fut mémorable. Mes voisins de wagon ont spontanément organisé le concours du meilleur ronfleur de la ligne Agra-Kota. On frise le niveau d’un championnat du monde. Que les amoureuses ou épouses ennuyées par les borborygmes nocturnes de leur conjoint dans leurs intimes alcôves, imaginent qu’une certaine nuit, en chemin vers le Rajasthan, des coups de tonnerres de mâles impudiques ont failli faire dérailler un train. Il m’est impossible de départager les ronfleurs, je les déclare tous vainqueurs de la compétition.

C’est les cernes au sol que j’arrive au petit matin à Kota. Je ne m’y arrête pas de peur d’avoir en compagnon de chambrée un de mes collègues ronchopathiques. Un bus déglingué m’amène à Bundi, bourgade retirée des voies touristiques. J’y ai dégoté une guesthouse tenue par des femmes uniquement, Mama la mère et deux de ses filles. Le cas est assez particulier dans cette Inde machiste. Dès mon arrivée, un sourire de quarante-cinq dents blanches, me frappe en pleine figure. Une main miniature attrape la mienne et m’adresse un sincère Hello de bienvenue, sans que filtre un intérêt mercantile mal masqué. Le possible se mue en incontournable, je suis Archana qui me téléguide vers la Haveli Guesthouse.

Je sais déjà qu’il me sera difficile de continuer mon chemin plus tard et de m’arracher de là. Les choix sont parfois durs pour le voyageur qui compte ses trajets. Ma chambre, bien que sommaire, est d’un charme incroyable. De vrais meubles faits par la main habile de l’homme, en bois sombre, sentent encore la cire imprégnée à cœur. Des carreaux multicolores rendent joyeuses les fenêtres ouvrant sur la ville. Le grand lit est couvert de jolis tissus des bazars. Bienvenue au Rajasthan.

Le temps s’étant remis au beau, je pars faire un tour en ville. Je profite des faveurs du ciel pour faire laver ma légère polaire qui, bien portée et humide ces derniers jours, commence à sentir la chèvre négligée. Un palais et un fort dominent les hauteurs. Le panorama y est superbe sur la petite cité dont les maisons sont à dominante bleue. Les gens sont adorables et m’offrent fréquemment le thé. Nul besoin d’office de tourisme à Bundi, sa population sait spontanément recevoir le voyageur de passage. Je reviendrai ici un jour, assurément. Pour une fois, marcher en ville n’est pas un casse-tête, la circulation n’a pas la densité d’ailleurs. Avoir ici le temps est un bonheur de paix. Etirer le temps à se laisser séduire, à voir venir, est un privilège, les gens d’ici prennent aussi le temps d’envisager d’autres rapports que commerciaux.

Mes pas me traînent vers le marché des fruits et légumes. C’est un peu comme chez nous, sauf que les vendeurs (et deuses) sont installés à même le sol. Pommes de terre, haricots verts, choux, aubergines, tomates, raisin, mais aussi mangues, succulentes petites bananes, gingembre à profusion, kakis, etc. Beaucoup de classiques. Je leur préparerais bien ma ratatouille à la Tonio, mais au chapitre gastronomique, je ne livrerai pas bataille en Inde.

Ils ont gagné leur pari, je resterai ici plus longtemps que prévu.

Le thali préparé par Mama, copieux et merveilleux, mérite un tas d’étoiles. Ses puris, chapatis frits, sont étonnants d’onctuosité. Et pourtant c’est juste un plat du quotidien. Dans la pièce commune, nous nous retrouvons tous, voyageurs et filles de la maison, français, néozélandaise, allemand, californien et donc indiennes, dans une bonne humeur mixte générale. Archana a vu quelque part que nos routes françaises étaient lisses et plates, image photographique renvoyant vraisemblablement les reflets du soleil ou de la pluie. Elle croit donc que nous roulons sur des miroirs. Il me faut hélas la contredire, briser peut-être quelques rêves d’exotismes étranges et étrangers. Il est vrai qu’il peut être inconcevable, pour un indien, de penser qu’une route puisse être lisse, plate et sans nid-de-poule ni poussière !

Je prends mon petit déjeuner aux pieds du Taragarh Fort, propriété d’un ancien maharadjah déchu de ses fastes. Le palais, accroché à la pente, semble dégringoler de la colline jusqu’à ses ouailles. La conception et l’architecture relèvent de la magie d’un conte des mille et une nuits. De façon anachronique, les maharadjahs existent toujours. Ils n’ont bien entendu plus aucun pouvoir de gouvernance, mais, pour leur faire passer la pilule, au temps de l’indépendance et de la partition, leurs biens leur ont été conservés en grande partie, à eux maintenant d’en assumer les charges seuls. Ils sont responsables d’eux-mêmes, sont devenus gestionnaire, sans aide de la collectivité. Certains de ces monarques d’antan possèdent encore leur palais, leurs Rolls, sans doute quelques serviteurs et un petit train de vie. Heureusement, leur existence hors du temps et de la misère de leurs congénères est révolue. Il n’y a pas si longtemps que l’Inde est indépendante.

Que représente cette Inde d’aujourd’hui ? Le milliard d’habitants est largement dépassé. Les prévisionnistes affirmaient que la population de l’Inde aurait doublé celle de la Chine en 2030. Ils sont en retard d’une bonne décennie. Non pas que le taux de natalité augmente, il diminue même légèrement, mais la médecine occidentale et les efforts d’hygiène, quoi qu’on puisse le constater, ont abaissé le taux de mortalité. Il n’y a plus de compensation entre les deux taux et le nombre d’habitants s’envole inexorablement et dangereusement.

A l’ouest est le Pakistan, avec lequel l’Inde joue aux petits soldats, la question préoccupante étant la situation du Cachemire, laissée en suspens lors de la partition. Les britanniques, au cours de leurs désengagements coloniaux successifs, ont accumulé quelques bourdes, embrouillant la géopolitique mondiale, encore maintenant. L’Inde est en fait envahisseuse de la région, le Pakistan y trouve ombrage car le fleuve Indus, qui est sa colonne vertébrale, qui prend sa source au Tibet et passe par le Cachemire. Mais il est aussi une des sept rivières sacrées de l’Inde. Les deux pays possèdent l’arme nucléaire, mais, qu’on ne s’inquiète pas, je contrôle la situation durant mon séjour.

L’Inde est une sorte de continent à lui tout seul, on l’affuble d’ailleurs du titre exclusif de Sous-continent, c’est un vaste plateau sans relief, grimpant au nord avec les contreforts de l’Himalaya et les hautes frontières du Népal et de la Chine. Vaste plateau dont le point culminant se trouve tout de même à 8.600 mètres ! C’est le K2.

Ses 7.500 kilomètres de côte représentent un tiers de son périmètre total, on comprend aisément l’intensité des flux migratoires, commerciaux ou d’esclavages, du temps des grandes découvertes à la généralisation des transports aériens de masse.

A l’est se trouve le Bengladesh que l’Inde arrose copieusement de son Gange en période de pluies. La mousson, souvent destructrice, est ardemment attendue chaque année pour remettre en marche l’agriculture, donc la survie d’une population grandissante. Depuis plusieurs années, cette mousson semble ne pas avoir apporté l’hygrométrie escomptée, et cela agace son monde.

Pour ce qui est des castes, le voyageur de passage que je suis ne comprend évidemment rien. Elles sont officiellement interdites mais continuent à régir la société à tous les niveaux (emplois, unions des familles…), cela fait partie de la culture indienne depuis des millénaires et ce n’est pas près de s’arrêter paraît-il. Rashmi, qui porte vraiment son nom de « lumière du soleil », grande adolescente libre et pétillante, quatrième fille de Mama, est sur le point de se marier. La fratrie est en ébullition. Le futur époux est à Jaipur, à plus de 200 kilomètres de Bundi, Mama ne l’a pas encore rencontré, ni même la future épouse, mais les engagements sont achevés ! La mère a dû débourser une somme incroyable pour la constitution de la dot, pour les meubles, pour les vêtements de la famille, etc. ainsi que l’invitation des convives, au nombre de 2.000, mais ai-je bien compris ! Et ce sont des gens vraiment pauvres, qui ne peuvent faire autrement s’ils ne veulent laisser définitivement Rashmi célibataire à vie, et donc à charge. La tradition des mariages arrangés est tenace, peu en Inde y échappent, la famille de la fiancée s’endette à vie. Et Rashmi ira vivre définitivement dans sa belle-famille et sera une aide de moins à la guesthouse. La situation financière d’une famille de quatre filles, comme celle de Mama, est donc réellement préoccupante dans cette Inde qui se réforme mais demeure bien conservatrice au quotidien.

La couleur de la peau est très variée, du pâle au noir très intense, mais cela n’a rien à voir avec les castes, je crois. Les grands panneaux d’affichage un peu modernes ne montrent cependant que des indiens (et diennes) à la peau claire. Les annonces matrimoniales insistent le plus souvent, chez les personnes aisées et de haute caste, sur la recherche d’une personne à peau claire. A l’autre extrémité, les balayeuses aux vêtements déchirés ont en général la peau très foncée. Dans cette catégorie se trouvent également les préposées à la confection des galettes de bouses de vache (ces galettes, séchées à l’air libre, serviront de combustible pour la cuisine). Ce ne sont là que des exemples séparés, mais qui semblent avoir valeur de généralité.

L’orage éclate de façon inattendue et la température baisse subitement. A sa suite, une magnifique lumière sans filtre éclaire la ville, donnant plus d’intensité à l’indigo des maisons. Cela provoque en revanche une invasion d’insectes en tous genres, plus petits que des moucherons, des moucheronichons en quelque sorte, cherchant à entrer par les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, calfeutrez vos trous !

J’achète quelques bracelets au marché, le vendeur en réduit la circonférence en coupant, chauffant, raboutant. Le travail, rapide et précis, est saisissant ! Je me procure aussi quelques tissus, bien jolis ici, mais qui iront sans doute nourrir les mites dans quelque placard parisien.

La fin de journée, déployée tranquillement au bord du réservoir, devant le palais décrépi du maharadjah, m’envoie en pensée vers Archana, amoureuse de moi évidemment, vers sa jeunesse et son sourire à mille dents, ses mots qui rigolent dans un anglais presque parfait, sa curiosité de nos cultures… Archana montre des signes d’amour à l’occidentale à tous ses hôtes, et ce ne sont évidemment que des manifestations amicales et de bonheur partagé. Je retourne vite à la réalité. J’aime m’improviser réalisateur de mes films, et surtout maître de mes scenarios. Ajouter du piment à mes curries déjà bien épicés me ragaillardit. J’ajoute qu’Archana, à vingt ans, est mariée et affublée de deux enfants déjà. Archana signifie « vénération ».

Mes hôtesses sont de sortie ce soir, elles forment un chapelet de cinq belles dont les teintes des saris, aux noms de parfums ou pierres précieuses, feraient pâlir d’incompétence des coloristes de renommée mondiale. J’irai donc dîner ailleurs, la Shivam Guesthouse, tenue par une autre famille très gentille, m’est recommandée. Le dîner est à nouveau polyglotte, publicistes parisiens en devenir, psychiatre suédoise, commercial new yorkais, artiste anglais, Bundi est le centre de paix dans le Monde ce soir.

Au dehors, une vache dispute un bout d’ordure à un cochon. J’assiste à la scène acharnée et parie sur le vainqueur. Volume aidant, c’est la vache qui gagne. Mais ces cochons qu’on voit en nombre un peu partout, à quoi servent-ils puisqu’on ne les voit jamais sur les menus ?

Les adieux sont joyeux et déchirants à la fois. Je quitte ma petite et sublime guesthouse à 200 roupies la nuit et ses jolies habitantes. Archana, parfaite en hôtesse triste, me fait promettre de revenir bientôt. Devant accueillir de nouveaux clients, elle m’accompagne à la petite gare. Sa roue de la fortune tourne invariablement, de nouvelles expériences et connaissances du monde l’enrichissent régulièrement. Pour ma part, ma vie de chemin de fer continue, deux heures et demie pour me rendre à Chittorgarh…

 

De fait, je ne pars pas pour Chittaurgarh d’où je viens, mais pour Pushkar, sorte de mix entre Brâmaland et Babaland...

Les chiens qui roupillent le jour et hurlent la nuit ne sont la propriété de personne, mais ils sont plus ou moins nourris, en tout cas bien trop nombreux.

Les vaches en liberté totale ont paradoxalement un propriétaire, se nourrissent dans la rue et par les gens. Elles quémandent aux portes le matin. Pas bêtes les vaches.

Les cochons qu’on voit à Bundi dans les rues sont envoyés à Mumbai quand ils sont bien gras où, paraît-il, on les mange là-bas.

Tous ces animaux, s’ils sont parfois sacrés et nourris, ne sont pas pour autant choyés. Il n’est pas rare qu’ils soient battus rudement s’ils gênent.


Pour ceux que ma santé intéresse, ma hernie , ça devrait tenir jusqu'au bout. En revanche j'ai choppé un rhume ou une allergie, je fournis de la coulure de nez à qui veut... J'ai acheté des gouttes pour le nez, 50 roupies, je n'ai pas graqué le budget, mais bon, ça a l'air d'être encore un truc de gourou, il faut y croire vraiment !


Hôtel à Bundi : Bundi House (700 rps la nuit – 8 €). Chambre aveugle de taille correcte, haute de plafond, salle de douche petite, eau chaude 1 minute, pas plus. Excellent restaurant en rooftop fréquenté donnant sur un petit lac. Un peu excentré. Je souhaitais une chambre avec vue sur le palais, donc j’ai changé d’hôtel.


2ème hôtel à Bundi : Kasera Heritage View (1.000 rps la nuit – 12 €). Grande chambre lumineuse avec vue sur le palais, salle de douche correcte avec quelques fuites. Patron bourru puis sympa. Grand rooftop vue sur palais et ville. Manque un peu de clients.