L’art du thé :

Le monde se divise en deux, ceux qui disent thé, tea, Tee, té… et ceux qui disent cha, tsai, ceai ou chai. En Inde c’est le chai. En général ça suffit pour obtenir ce fabuleux thé au lait épicé qu’on déguste partout dans la rue pour 10 roupies. Parfois ils font préciser la demande du touriste, il faut alors dire masala tea. Voici comment on fait le chai : il faut absolument une vieille casserole toute cabossée, en alu, en faux cuivre, en ce qu’on veut, et un réchaud à gaz qui a affronté pas mal de moussons. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs chai. On allume le réchaud à fond les ballons, on met un peu d’eau au fond de la casserole qui contient déjà des restes d’épices (cardamome, gingembre). Négligemment en jette une grosse pincée de thé et 3 petites louches de lait. On fait bouillir le tout sans compter en remuant pour que ça n’attache pas et on ajoute le reste de chai de la précédente cuisson. On remue, on remue, ça ne doit pas arrêter de bouillir. Pour épater la galerie, on peut faire quelques tours en l’air mais ça ne sert pas à grand-chose, juste à montrer qu’on est un pro du chai. On tourne encore, on écrase une épice (laquelle je ne sais pas) et on la jette négligemment dans le breuvage brûlant. Le tout se fait avec chaleur et patience. On filtre et on sert bouillant dans un gobelet d’argile si on veut rester dans la tradition, dans un petit verre ou dans un petit gobelet en carton, le plus souvent maintenant. Attention c’est brûlant, il faut boire tout doucement. Ensuite on rend le verre si c’est un verre, ou on jette le gobelet d’argile (hélas) ou de carton. Le chai est le péché mignon des touristes, voyageurs et locaux ! Il existe des sachets de masala tea, j’en rapporte, ça y ressemble un peu mais ce n’est pas pareil…

Krishna vient nous chercher à l’hôtel et nous amène sur la route du bus pour Bikaner. Juste par gentillesse. Il va être triste de nous quitter, et nous aussi un peu. Bikaner est à près de 200 kms de Mandawa et nous mettons 3h30 à peine en bus. Je suis avec le couple marseillais, on ne se quitte plus, nous descendons au même hôtel. Gilles et Josy ont un peu plus de 70 ans. Comme les jeunes ne me calculent plus, je me rabat sur les vieux 😊. Que du bonheur ces deux jours passés ensemble sans se scotcher. De vrais voyageurs, en pleine forme, drôles de beaux parcours. Lui notamment, ancien militaire, puis moniteur de piscine à sa retraite de l’armée, puis gérant à tout faire dans une superbe villa près de Cassis à sa retraite de la pistache. Il essaye de la mettre au pas, mais ça ne marche pas des masses. En gros on partage les frais de tuktuk et autres déplacements. J’ai réservé une « suite » de 40m² au Prince Haveli, mignon petit hôtel étroit aux escaliers raides, bons pour l’escalade. Ma chambre fait en réalité 16m² avec un carré de bains microscopique et bien pourri. Je fais un foin gentil mais tenace, j’alerte Booking. Hors de question de payer cette chambre (qui est au demeurant très bien et joliment décorée) 2.000 rps (22€). Nous descendrons petit à petit le prix à 1.200 rps.

Bikaner est une ville particulièrement sale. Le principe est le suivant : dans la journée, le bitume sert de poubelle. Compte tenu de la population, ce qui est jeté par terre devient vite répandu et volumineux. Pour peu qu’il y ait une inondation ponctuelle d’eau, ça devient dégueulasse et boueux. Additionné de la populace de la journée et de la température qui grimpe vite ces jours-ci, cela peut devenir étouffant et très sale pour celui qui ne connaît pas l’Inde. Le matin, tout rentre dans l’ordre. Avant que la population se rejette dans les rues, ça balaye, ça nettoie. On fait des tas qui sont soit ramassés par les rares’ éboueurs à mains nues, soit laissées aux vaches qui trouveront de quoi se nourrir avant d’être brûlés (papiers, plastiques et autres ensemble). Le recyclage n’existe pas, chaque chose en son temps. On croise parfois quelques intouchables remplir d’énormes sacs blancs de bouteilles plastics. Bikaner est plein de vaches, les gens contournent les taureaux qui peuvent être belliqueux. Il y a des fermes à vaches, genre de stabulations où on en prend soin. On se fait la réflexion avec Josy qu’il y a nettement moins de mendiants en Inde qu’avant et j’ai très peu vu d’estropiés depuis mon arrivée. Même si ce n’est pas encore ça, le niveau de vie général (certainement pas particulier) semble monter. Nous nous faisons trimballer par Ali. Ali avait a priori un bon travail au Qatar, dans le pétrole. Il avait la possibilité de travailler deux mois de suite (12 h/jour, 7 jours sur 7) et revenir un mois en Inde. Le covid a interrompu le rythme. On lui a proposé d’aller travailler sur une plateforme pétrolière. Ça ne l’a pas tenté. Alors il est revenu définitivement auprès de sa famille (femme et cinq enfants, dont l’aînée est mariée à son cousin germain, décision des grands-parents dès leur plus jeune âge… No comment). Ali a construit une maison avec quatre chambres, a un peu glandé (sa femme ne travaille pas) et, les réserves s’épuisant et ne connaissant aucun métier, il a acheté un tuktuk (5.000 €). Maintenant il arpente les rues de Bikaner. Sa cible préférée est les touristes. Ça a l’air de marcher. Il est force de propositions. Il parle un peu français. Ses clients ont son whatsapp. Ce n’est pas le tuktuk pouilleux de base qui ne comprend rien.

Ali nous emmène à Deshnok, à une trentaine de kms de Bikaner (600 rps pour nous trois aller-retour). L’attraction du lieu est le temple des rats. Temple hindouiste où les rats sont nourris et galopent joyeusement entre les pieds des pèlerins et visiteurs (on est pieds nus évidemment). Il y en a 25.000 paraît-il. C’est rigolo. Le must est de voir le rat blanc car cela porte bonheur. Nous avons vu le rat blanc. Le bonheur nous inonde. Yaouuuuuuh… Ali nous propose pour le soir une sortie en cariole tirée par un dromadaire jusqu’à un point de dune dans le désert (du Thar), coucher de soleil, et retour dans un village pour dîner (soi-disant dans une famille). Le tout pour 1.200 rps par personnes tout compris. Nous nous laissons tenter. Tuktuk sur une dizaine de kms jusqu’à une station de dromadaires. En chemin nous nous arrêtons aux cénotaphes de la famille royale. Le nombre de petits mausolées est impressionnant. L’emplacement de chacun est le lieu de la crémation des maharajahs successifs et de la famille. Le dromadaire nous regarde de haut et nous tire pendant une bonne demi-heure dans un paysage de poussière planté de petits arbres épineux. Nous dérangeons une antilope. Pas de dune à l’horizon. Des Indiens en jeep nous dépassent avec force cris. Nous nous posons au sommet d’une des deux ou trois dunes du coin. L’horizon est comblé à 360° de pylônes électriques haute-tension. Charmante vue ! Je suis content malgré tout et je suis bien avec mes marseillais. Nous dînons d’un thali très bien dans un endroit camp. Nous sommes seuls ce soir et c’est parfait. Retour maison. A l’arrivée en ville, embouteillage monstre, le passage à niveau du train est baissé, c’est interminable, et les tuktuks et les scooters s’agglutinent. Ça pétarde, ça pue, mais ça ne s’invective pas. Tout le monde nous dit bonjour, nous répondons.

J’aime beaucoup l’atmosphère du vieux Bikaner, ses ruelles étroites où voisinent piétons, scooters, tuktuks et parfois voitures. Les étals succèdent aux étals. Les couleurs sont vives et jolies et ça pue (la bouse, l’urine…). J’adore. Sur les étals des nombreux marchands de fruits et légumes, très bien achalandés et présentés, se trouvent les classiques, pommes de terre, oignons, toutes petites pommes (texture et goût) de la taille d’une grosse olive, carottes roses (pour faire les fesses orange), piments, oranges, petits choux, courgettes, bananes, gingembre, etc. Pas loin, le marchand de cacahuètes passe son temps à remuer les coques dans une grande bassine au-dessus du fourneau. Dans une cour, un vieux monsieur à la longue barbe tape sur une couette en plumes pour répartir la matière. Pas loin encore, une dame âgée (moins que mon âge peut-être) roule et ramollit une pâte rouge (issue d’un arbre, donc naturelle), jusqu’à en faire un cylindre d’un demi-centimètre de diamètre qu’elle coupe à bonne longueur et aboute pour en faire un bracelet qui viendra se calibrer pile poil autour d’un gros rouleau de bois. Et puis c’est le coin des aiguiseurs. Les cordonniers à même le sol (les intouchables) répareraient bien mes tongs. Bikaner compte un nombre incroyable de vieux havelis aux fenêtres et portes minutieusement ciselées. Cette ville a dû être bien riche. Ce n’est plus le cas et ça tombe en décrépitude. Les quelques démolitions font apparaître des niches de couleurs dans les murs. Le grès rouge est majoritaire. Il donne une allure vieillotte et sombre. Je passe deux jours et demi à Bikaner. A voir :

- Le Fort, superbe, majestueux, un des seuls sans doute qui ne soit pas planté en haut d’un piton rocheux. Les murailles sont hautes et épaisses. L’intérieur est très bien foutu. La visite coûte 400 rps. Circuit bien organisé qui mène des salles en cours, inévitable exposition d’armes, de peintures miniatures et d’objets divers.

- Le Lalgarh palace, palais du maharajah. Le dernier maharajah de Bikaner est mort en 2003. N’ayant pas d’héritier mâle, la lignée s’éteint et il n’y a plus de maharajah. Ses filles gèrent le patrimoine et une aile du palais est privée. Une autre aile est transformée en hôtel de luxe (c’est souvent une des sources de revenus des maharajahs aujourd’hui sans ressources publiques) et il y a un petit musée bourré de photos de la famille royale et d’objets lui ayant appartenu. Assez chouette.

Bikaner est une belle petite halte. Je quitte mes marseillais qui prennent un train demain pour Amritsar, capitale du Pundjab au nord. Nous faisons ensemble notre dîner de St Valentin à l’excellent Indra’s restaurant situé près des hôtels chics aux abords du Lalgarh palace. Petit jardin ouvert aux sons des tambours d’un mariage tout proche. Bière bienvenue. De mon côté, je prends un bus de nuit (couchette) pour Jaisalmer qui se trouve à 300 kms au sud. 6 heures de route avec deux arrêts pour faire ses besoins. Clim un peu forte mais je dors. On arrive même en avance, à 4h30. L’hôtel m’a dépêché un tuktuk et je suis vite dans ma chambre pour finir ma nuit. Comme la plupart des hôtels de Jaisalmer, il y a un rooftop avec vue exceptionnelle sur la citadelle. C’est une sorte de Carcassonne rajasthanne. Il faut la voir avec la lumière du petit matin ou celle de fin d’après-midi. Après, le soleil l’écrase. D’autant plus que le climat a pris de l’avance cette année. On me le confirme encore. Les gens n’ont jamais vu cette chaleur dès février. Je crains que, plus je vais avancer, plus il va faire chaud. Les températures des prochains jours ne sont pas annoncées à moins de 30° ou 35°.

En comparaison d’il y a 15 ans, lors de mon dernier passage, la foule touristique me semble bien plus importante. Il faut dire que j’y arrive à l’heure où les groupes ont terminé leur petit déjeuner et partent à l’assaut de la cité, en essayant de ne pas perdre leur guide. Il faut savoir que le tourisme indien s’est particulièrement développé. Tant mieux pour les Indiens, tant pis pour ceux qui, comme moi, aiment les privilèges solitaires. Les hôtels qui répondaient auparavant aux exigences occidentales, ne recevaient pas les locaux qui préféraient le confort spartiate et la propreté approximative à petit budget. L’Inde ne voyageait pas pour son plaisir. La classe moyenne, en développement perpétuel, bouscule l’idée et vient agrandir considérablement le peuple touristique. D’autant que les Indiens ne voyagent pas seuls, mais en famille, en groupe. A l’entrée de la citadelle, je constate la foule et je suis harcelé pour prendre un guide, pour acheter une babiole ou une « antiquité », pour boire un jus de fruit. Au secours ! J’hésite à fuir, mais je suis là, et puis Jaisalmer est magnifique, magique, et préservée mieux qu’ailleurs en Inde. Comme à Venise, il suffit de bifurquer dans les ruelles pour trouver le calme. Je reviendrai ce soir, en espérant que les circuits auront repris leurs vans pour rejoindre leurs hôtels, et aussi pour une meilleure lumière. J’y reviens en fait le lendemain matin tôt, avant que les échoppes n’ouvrent et que les groupes n’aient commandé leur breakfast continental servi par des serveurs déguisés en sous-fifres de maharajahs dans une jolie salle de restaurant climatisée. Caricature évidemment… Quelle paix. Que c’est dommage toutes ces motos et scooters qui encombrent les ruelles. Ça gêne mon paysage et mes cadrages. Il fait encore bon. Je vais m’installer au bout de la citadelle. Légère brume en bas. Je ne détermine pas si c’est une légère pollution, la poussière liée aux premières activités de la journée ou les fumées accumulées des feux de détritus. Je me dis que je resterai là, seul, jusqu’à ce que j’entende un « where do you come from ». J’ai le temps de lire deux chapitres et ça ne loupe pas. Et puis un petit groupe d’anglais vient s’exclamer « Oh my God, how beautiful… ». Il est temps que je remette les clés de la ville aux visiteurs et aux marchands et je vais continuer ma journée au rooftop du Marigold.

Jaisalmer est la ville jaune, ou dorée, du fait de ses bâtiments en pierre blonde. Murs et sols sont en osmose. Le soir c’est encore mieux quand le ciel prend ses teintes jaune sable. L’homogénéité est quasiment parfaite. Les havelis sont somptueux, mieux préservés qu’ailleurs. 3.000 habitants encore dans la vieille ville perchée dans sa citadelle imprenable. Jaisalmer vit du tourisme presqu’exclusivement. De ce fait, c’est une sollicitation permanente. Les échoppes succèdent aux échoppes. Des choses de qualité, des objets vieillis pour qu’on y croit, des tissus en veux-tu en voilà J’achèterais bien beaucoup de choses. Je résiste. Il y a trop d’hôtels et guesthouses dans la citadelle. Cela pose un problème d’eau, et forcément le tourisme de masse endommage… La ville en contrebas du fort est sympa comme tout, la vraie vie des gens au milieu de grandioses havelis. On y retrouve le trafic, le commerce et le marché, les scènes de vie, les bruits spécifiques qui nous font dire « tiens, c’est l’heure de… ». Le muezzin qui se lamente beaucoup trop tôt, les bus qui amplifient le bruit de leurs klaxons, cardiaques s’interdire la proximité d’un bus, cette chanson caractéristique (non reproductible ici) qui signale l’arrivée du petit camion poubelles…

C’est très chiant : tout se paye en cash (sauf sans doute dans les magasins et hôtels de luxe que ma condition sociale m’interdit) et les plus gros billets sont de 500 rps (5,70€). On a l’air riche avec une liasse de billets de 500, mais en fait… Les ATM ne donnent en une fois qu’un montant maxi de 10.000 rps (120€). Ça me fait tenir une petite semaine en rythme normal.

C’est top : l’impact du « Ram ram », et mieux, du « Ram ram sa » que je lance avec habitude aux gens. C’est moins convenu que le « namaste », le « hello » ou le « good morning ». Les Indiens sont surpris (et contents) que je sache le dire. L’expression est en lien avec Ramâ, la 7ème réincarnation de Vishnu, dont on a tiré la légendaire épopée dans le Ramayana. Très populaire donc en Inde. Pour dire « merci », c’est plus compliqué, j’en reste au « thank you ». D’ailleurs j’ai lu quelque part que les Indiens s’abstenaient des mercis à profusion comme nous autres. Je dis donc « thank you » avec modération…

A 5 kms de Jaisalmer se trouvent les cénotaphes de Bada Sagh, ensemble superbe de petits mausolées de la famille royale à découvrir absolument à la tombée du soleil quand les couleurs explosent. Je m’en souvenais très bien sauf qu’ils ont mis en arrière-plan une rangée conséquente d’éoliennes. Je conçois qu’il faut bien les mettre quelque part et qu’elles ne gênent que ceux qui se trouvent à proximité. Les associations de défense du site n’ont pas eu le poids escompté. Et l’entrée est grimpée d’un coup à 300 rps, c’est énorme pour les standards du pays. Ça va finir par se voir cette inflation des produits touristiques… De retour en ville, bifurcation vers le lac Sadigar, très joli avec ses petites îles et leurs petites tourelles façon mille et une nuits. L’endroit est très prisé des Indiens qui dépensent en babioles, en costumes pour se faire prendre en photo. Un gamin me demande si je veux qu’il nettoie mes tongs. Elles ont certes besoin d’un petit lustrage, mais un petit coup de jet d’eau dans la douche suffira ce soir. Face à mon refus (des tongs c’est personnel, on ne touche pas à mes tongs), il me demande 100 rps…

La micro gare routière qui envoie ses bus très locaux à Khuri (une bonne heure – 60 rps) aspire au statut de décharge municipale. Elle devrait bientôt l’obtenir. Un chai, le gobelet sur le tas qui fume et hop je grimpe dans le brinquebalant véhicule. Il sert autant comme transport de marchandises que d’humains. Beaucoup de femmes flanquées d’enfants en bas âge. Je me lève pour prendre une photo d’ensemble et d’un commun accord les femmes rabattent leur voile sur leur visage ou se planquent derrière le dossier. Ma photo ne vaut rien. Khuri est un village dont on ne sait si les maisons sont en construction ou en destruction. Des « camp du désert » appelés pompeusement « resorts » roupillent, plombés sous le soleil. Les touristes étrangers reviennent, mais pas encore comme avant le covid. Khuri, village rural peuplé de vaches, de chèvres et d’humains pour garder tout ça, est un point de départ de safaris en dromadaire, nuit dans le désert, and so on, semble-t-il moins fréquenté que les Sam dunes vendues à Jaisalmer. Je vais me poser à la Badal House tenue par Badal et sa famille, trois petites huttes en pisé et toits de branchages et une chambre plus vaste et plus fraîche. Je choisis la chambre plus vaste et plus fraîche. 400 rps la nuit (5 €), repas compris, une bonne affaire rudimentaire. Badal a deux fils, une belle-fille et une petite-fille à la maison. Il a marié sa fille à un type de Pali, à 400 kms de là. Ce sont les femmes qui bougent toujours.

A 16h30, il fait encore chaud mais il ne reste que deux heures avant la nuit. Je pars voir les premières dunes, 2 kms de marche. Le sable est blond clair. Pas trop d’affluence. Je grimpe un peu, c’est joli, mais ce n’est pas encore le Sahara. Il faudrait aller plus loin. C’est ce que me propose avec insistance un chamelier. Je vais plus loin m’asseoir et contempler. Impossible d’être seul cinq minutes en Inde. C’est d’abord un garçon amputé des deux bras à partir des coudes qui vient taper la causette. Pas de bras, pas de chocolat. Et puis en voilà un qui vient carrément s’asseoir à côté de moi pendant que son comparse prend la photo. Me demandera-t-il la permission après ? Demain je repars, c’est calme mais rien à faire, pas envie d’aller passer la nuit dans le désert. Direction Jodhpur.

Hôtel à Bikaner : The Prince Haveli (1.200 rps la nuit – 13 €), petit haveli plein de charme, sur plusieurs étages et escaliers très raides. Chambre bien décorée avec micro salle de bains toute pourrie. Autant ne pas prendre de salle de bains. Repas quelconques.


Hôtel à Jaisalmer : Golden Marigold (970 rps la nuit – 11 €), magnifique, récent, en pierre blonde comme c’est la règle à Jaisalmer. Chambre spacieuse et décorée à la rajasthane. Salle de bains spacieuse tout en marbre. Pour une fois, les prises électriques et interrupteurs sont nombreux et bien placés. Rooftop avec vue imprenable sur la citadelle.

Hébergement à Khuri : badal House Khuri (400 rps la nuit – 5 €), rudimentaire mais très propre, Badal aime parler. Les repas sont compris dans le prix.