A peine arrivé, à peine à l’écriture, me direz-vous… Oui mais voilà, Oman, moi, je découvre, c’est ma première, alors forcément, j’ai déjà des exigences de partage…


Et puis surtout, me voilà avec un nouvel hébergeur de blog. Après Travelpod passé à la trappe et Travelblog, long et contraignant sur le nombre de photos, acceptant beaucoup de pubs aussi, me voici à l’essai de Travelmap. Vous n’aurez a priori pas besoin de mes notifications par email pour lire mes nouveaux posts, il vous suffira d’aller sur mon lien, quand ça vous chantera, pour voir où j’en suis de mon parcours. Je ferai une piqûre de rappel de temps en temps, histoire de ne pas perdre trop de lecteurs en route, happés par la paresse ou la négligence, non mais ! Et puis, la carte vous permettra de me suivre plus précisément. Et puis mes articles seront en ordre chrono, datés du jour, comme les œufs de poules, vous serez revenir en arrière si, oh horreur, vous prenez du retard. Assez parlé de vous maintenant, il n’y a que moi qui vous intéresse ici…


Alors je prends mon bâton d’hébergé et ajuste un bridou, haha, euh euh, crac boum et me voilà sur le vol WY403 d’Oman Air direct pour Mascate, 7 heures de vol. Une pause douane/pipi et embarcation pour Salalah, 1 heure 30 de vol pour le Dhofar à l’extrême sud du pays. La nuit fut courte, mes paupières pèsent mon poids en loukoums et en ont la consistance, et mon cerveau vacille comme une bille sur sa roulette. Température sèche et agréable, c’est la bonne saison, 25 degrés plus ou moins. Voiture de location à l’aéroport de Salalah, tour propre et facile tant il y a peu de rotations. Il ne faut pas compter sur les transports publics dans ce pays, donc une locomotion organisée est indispensable, quelle qu’elle soit (circuit groupe, voiture avec guide-chauffeur ou voiture solo comme moi).

Ma chambre d’hôtel, de la chaîne Oyo, est impeccable, 23€ par nuit via Booking, est impeccable. Pour je ne sais quelle raison (sans doute parce que l’hôtel n’est pas plein et qu’ils souhaitent mes bons commentaires), il m’ont surclassé. J’ai ainsi un très grand lit, l’espace est plus que confortable, la salle de bains est à l’aise et je dispose d’une serviette propre, de PQ et d’une vue directe sur la mosquée du sultan Qaboos, celui-là même qui vient de rendre son âme à Dieu (à Dieu… Adieu sultan !). C’est l’heure de la sieste et j’en profite, vais m’acheter un adaptateur de prise essentiel pour recharger tous mes appareils, de mon reflex à mon pacemaker, smartphone et blender, etc.


Les gens ont l’air souriant et aimable, sans être collants, mes lectures ne m’ont pas menti jusqu’à présent. J’enfourche la Mazda vers le hasard, voir la mer dans un premier temps, immense plage de sable blanc remarquablement propre. Les voisins d’en face, au-delà des mers, devraient venir faire un stage de plage… Très longue balade agréable, de grosses sauterelles volètent ou s’accrochent au sable pour se chauffer le ventre, plusieurs sont tout simplement mortes, cancer en phase terminale ou tout simplement parce qu’il fallait laisser la place aux autres générations, il n’y a pas de retraite connue pour les grosses sauterelles… Des petits oiseaux tout légers et gambadeurs zigzaguent sur le sable dur, sans laisser de trace. Quelques pêcheurs étirent leur ligne depuis la rive. Sans être miraculeuse, la pêche est bonne, les prises se succèdent. Des 4x4 ont laissé leurs traces, d’autres circulent à la queue leu leu sur la piste parallèle, un couple monte deux équidés pour faire floc floc dans l’eau. Bref, je suis tout seul et je regarde, et c’est bon.


Plus loin, un souk à souvenirs étale ses merdouilles, encens à profusion, artisanat douteux, magnets affreux. On m’aborde ici plus qu’ailleurs, mais sans insister trop, je n’ai pas le temps de me fâcher. En voilà bien un qui aimerait me vendre une reproduction miniature et encadrée d’une djambia (poignard) argentée sur fond rouge vif… Euhhhh… Ayant oublié ma casquette et mon chapeau dans la grisaille parisienne, je jette mon dévolu sur un chapeau 100% paper avec un ruban marqué « Oman ». Je revendique mon statut de touriste donc, mais mettrai ma tonsure à l’abri des rayons solaires. La nuit tombe vers 18h30, et ce soir, j’ai faim, et surtout sommeil. Donc beef massala miam miam top bon et dodo. Vers 5 heures du mat, le muezzin fait son chant du coq, plutôt fort je trouve, mais il est dit que cette nuit c’est Morphée qui l’emporte. Préférer la morphine au muezzin !


Je fais bien le tour du cadran, et encore, je dois me forcer à m’ébrouer. La douche accélère mon réveil et toc toc, la réception m’apporte mon petit déjeuner, je n’avais rien demandé, c’est compris dans le prix de la chambre, l’heure de la prestation aussi ? Pas grave, je m’installe devant la fenêtre et la mosquée du sultan Qaboos, celui qui…


Direction Taqah, 30 kms à l’est, mes premiers dromadaires traversent nonchalamment la route. Un troupeau d’une cinquantaine d’individus. C’est pas pressé un dromadaire, moi non plus d’ailleurs, alors « Passez, je vous en prie et même pas un blatèrement de remerciement. Bientôt je ne les regarderai plus, comme les phacochères dans la savane. Taqah est un petit patelin de pêcheurs, un peu déglingué, mais où sont les bateaux ? Très longue plage de sable blanc sans ombre (comme j’imagine toutes les plages d’Oman). Un petit fort tout propre et refait est ouvert aux touristes, je ne trouve pas le guichet, alors j’entre. Aïe, deux cars de touristes italiens ont envahi le lieu (les italiens, pas les cars), plus nombreux que mes dromadaires de tout à l’heure. Je sors vite prendre un café dans un coffee shop, le patron est aux petits soins, et si je veux du lait, et si je veux du sucre, et d’où je viens, ah paris, mais c’est cher non ? Blablabla, les préliminaires habituels dont j’ai encore le désir.


Au wadi Darbat (rivière), plus loin dans la petite montagne, remuent quelques cascades. C’est bucolique et invite à la baignade. Mais pas question, des escargots porteurs de la bilharziose ont paraît-il colonisé l’endroit et la baignade est interdite. Dommage. Un fort-en-gueule français, que je croise, dit à son groupe qu’il y a interdiction de se baigner parce que la majorité des omanais ne savent pas nager. Faudrait-il aussi interdire la mer ? Argggh, il y a bien longtemps que je n’écoute et ne crois plus les français grandes gueules !!! Un sens interdit barre la route pour travaux, que tout le monde traverse. Je suis le mouvement, jusqu’à quelques kilomètres et l’arrivée à une retenue d’eau un peu plus large. On y propose la location de petits promène-couillons. Pour moi ce sera deux samoussas et une crêpe aux saveurs étrangement mélangées de fromage et de miel. Ca va, ça passe. Et un café, aussi sucré que le précédent. On ne peut pas dire qu’il soit très bon, mais on s’y fait, et il est local ce Nescafé…


Descente vers le parc archéologique de Sumhuram, ancienne cité portuaire vieille de 2.000 ans à peu de choses près… Difficile d’imaginer qu’il s’agissait ici d’un des plus importants ports de commerce, mais c’est agréable à visiter et la vue sur la baie est très belle. J’y reviendrai certainement sur un post ultérieur, mais à bien regarder la carte, Oman paraît idéalement placé au confluent des routes maritimes vers l’Afrique, l’Inde et la Chine et aussi la Méditerranée. Rote de la soie terrestre et route de l’encens par la mer. Du parc, on peut continuer vers la plage de Khor Rori, je m’engage sur la piste. La plage devance le lagon, un banc de sable conséquent en cette saison l’en sépare. Le site est désert, pas un chat, je pose mon sac, personne ne verra mon zizi et la mer m’attire. Inutile de vous dire que c’est bon, n’est-ce pas ? Et cette liberté de pouvoir aller à l’autre bout de la plage, laisser mes traces de pas dans le sable, j’ai (presque) honte d’endommager le sable lisse, et retrouver mon sac, mon appareil-photo, mon pognon et mes flip-flops intacts ! Iil y aurait du monde qu’on pourrait être autant négligent dans ce pays.


Envie d’aller voir encore plus loin, reprendre la grande route large comme une autoroute, rouler à l’américaine tranquillement, voir de loin Mirbat. Petite ville avec un port de pêche plus conséquent, un bourg aux vieilles maisons à l’abandon. On ne peut en vouloir à quiconque de vivre dans le dur, le propre et le bon goût (heu heu), mais c’est dommage l’abandon de ce patrimoine et la décrépitude qui s’ensuit vite ? L’Unesco n’est encore pas passé par là. Je reviendrai prendre plus de temps ici, j’ai quelques jours à traîner dans les parages. Retour à Salalah, à 75 kms. Je suis bien.