LE PROJET

Il y a quelques temps, au moment où je m’interrogeais sur ma prochaine destination lointaine, j’étais en train de lire un livre (évitable) intitulé « Eloge du voyage – sur les traces de Rimbaud » (Arthur). L’auteur, dont j’ai oublié le nom, racontait son périple de Djibouti à Alexandrie, parages dans lesquels le poète marchand d’armes looser s’était perdu il y a 150 ans. Ainsi Ethiopie et Soudan à la clé. Et pourquoi pas moi ? La promesse d’horizons et rencontres inédits pour moi, la promesse d’une fatigue inoubliable, la garantie de galères… ce qu’on cherche en voyage donc 😊

Et puis je me suis interrogé, une amie m’a écrit « Adieu Eric », d’autres m’ont dit « Ah bon » ou sont restés silencieux… je suis allé consulter le site du Ministère des Affaires Etrangères. Je la fais courte. Le Soudan est en guerre, les frontières sont fermées. L’Ethiopie se débat avec des conflits intérieurs, notamment au Tigré. Bref, patatras l’idée. J’étais allé à Djibouti il y a plus de trente ans, je n’y retournerai pas cette fois-ci. Je retiens l’Egypte de l’ensemble pour un mois (maximum du visa touristique), ce sera l’objet de ce blog.

Et puis je prolongerai plus à l’est. Et comme je suis le roi du teasing, je ne dirai pas encore où.

Bonne lecture

 

 

1 – GUIZEH – SAQQARA – OASIS DU DESERT

Salam Alaiqum

Poids au départ : moi 84 kgs, mon gros sac 13,8 kgs. Y aura-t-il vase communicant durant le voyage ? Réponse en fin de parcours…

Le chauffeur de Mina m’attend à l’aéroport avec une petite pancarte à mon nom. J’ai décidé pour une fois de me la jouer « grand seigneur » et n’ai pas résisté à me défaire des 10€ qu’il m’a proposé pour m’amener directement à Guizeh (30 kms). Auparavant je me suis acquitté des 25$ du visa et de 13€ pour la carte sim. Puisqu’on en est déjà à parler argent entre nous, Mina m’a proposé de me changer de l’argent à un meilleur taux (45 LE pour 1€) que le cours officiel (34 LE pour 1€). La différence est sensible et justifie la valise de billets que j’ai apportée. J’apprendrai plus tard que le change officieux peut monter jusqu’à 50 ou 53 LE (livre égyptienne) pour 1€, et ça ne semble pas compliqué de se faire alpaguer dans la rue pour ça. Le chauffeur de Mina me tend une sacrée liasse en échange du montant convenu et je recompte pendant qu’il roule dans les vapeurs de tabac froid qui envahit l’habitacle. J’ai la gerbe ! Il va falloir que je m’habitue à la clope, aucune réglementation n’est ici destinée à tenter de réduire les cancers du poumon.

Ma première impression (de nuit) est aussi que la circulation est la loi du plus intrépide. Sur une grande route qui contourne Le Caire, à 4 ou 5 voies (c’est difficile à dire car le marquage au sol semble aléatoire), nous sommes jusqu’à 8 voitures de front (j’ai compté) sur des lignes pas très rectilignes puisque tout le monde essaie de doubler tout le monde et s’amuse au jeu de la queue de poisson, donc vacarme de klaxon.

Dépose à Guizeh où je vais dormir dans une chambre chez des gens, tout à fait indépendante, spacieuse, confortable avec deux grands lits (un pour moi et l’autre pour mon fantôme) avec une belle salle de bains pour moi tout seul pratique pour le pipi matinal. Allez, je vous dis le prix, 26$ pour les deux nuits, petit déjeuner (copieux) compris et même un dîner familial auquel je ne m’attendais pas. Le couple, Fatma et son mari, est adorable, on papote, on papote (en anglais). L’environnement est moins top, ruelles poussiéreuses, immeubles moches et crottes de chameaux qui parsèment le chemin comme les petits cailloux du Petit Poucet et qui dégagent de la bonne odeur messieurs dames. Et pourquoi ces chameaux me demanderez-vous ? Et bien, nous sommes à 5 minutes à pied du plateau de Guizeh (Grand Sphinx et pyramides) et les chameaux (et chevaux, et carioles à chevaux) sont presque aussi nombreux que les touristes pour visiter le très vaste site. « Do you want a camel ride ? No thank you. Choukran. Tell me your price. Do you understand what No means ?… » Je crois que je vais en rêver de ces sollicitations incessantes ! Pour un site aussi remarquable que les Pyramides de Guizeh- merveilles du monde à la je-ne-sais-pas quelle place, il faut bien avouer que l’environnement n’est pas à la hauteur de l’enjeu. La ville pousse en désordre jusqu’à leurs quasi pieds (on dirait plutôt « base » pour une pyramide) dans une confusion non maîtrisée et ne va sans doute pas tarder à les encercler. Venez vite avant que le lieu ne devienne définitivement plus qu’un parc d’attraction ! Il se dit que la frange d’immeubles populaires proche de l’ensemble pourrait être détruite pour être remplacée par… des resorts de luxe. Je ne fais que colporter une rumeur qui en vaut bien une autre. Dans la course à la corruption, qui gagnera le trophée du meilleur cynisme dont notre époque se fait chou gras ?

Ma première visite du soir est pour un restaurant en rooftop avec vue sur les pyramides. C’est l’heure du son et lumière. Merci pour cette marque de bienvenue. Je mange mon kofta et foul (viande hachée et crème de fève) au son d’un bon gros peplum. Liz Taylor ne devrait pas tarder à apparaître pour accueillir le beau Richard Burton sur son char. Mais qui d’Antoine ou de César va-t-elle choisir ? Mystère et boule de gomme.

Nous sommes vendredi, c’est jour du seigneur ici. Les égyptiens viendront investir les lieux après leurs prières. Les touristes qui se lèvent tôt profitent de l’endroit au calme.

Aucune attente au guichet, bingo ! 22€ c’est pas donné. Et c’est parti. Je suis déçu du Grand Sphinx que je ne trouve pas particulièrement grand. On en a tellement fait des caisses. Et pour tout dire, je n’arrive pas à m’accaparer l’endroit. Pas de whaouh. J’y reste tout de même quatre heures, je fais le grand tour à pied. Je descends à l’intérieur de la pyramide de Mykérinos en marbre rouge (soi-disant), la descente est un goulet comme un tobogan où on doit être cassé en deux, ça descend très profond, il fait chaud en bas, on ne peut pas se croiser, et il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Je rencontre des français sympas. Un homme petite quarantaine et deux femmes même tranche d’âge. Lui est marié à une égyptienne, ce qui, d’après lui, explique son embonpoint (foul, pain…). Une des femmes, accent du sud, se croit au travail. Elle arbore un polo Truffaut. On discute cactus et ostéospernums. On marche un bout. Ils repartent dans deux jours. Dommage, je les trouvais à mon goût.  La pyramide de Kheops est fermée aujourd’hui de même que celle de Kephren ? Tant pis ou tant mieux pour mon portefeuille. Beaucoup de dromadaires donc (et de chameliers) et aussi de policiers du tourisme, présents mais discrets. Les égyptiens en famille commencent à être très nombreux mais ne vont pas très loin, donc ça va.

Je vais vers une zone de tombes. Il n’y a personne.Un policier me dit que c’est interdit mais me demande quand même de l’accompagner et il me montre des trous dans lesquels on voit des statues. Il est enthousiaste, ne me lâche pas et travaille son bakchich. Je demande un thé pour justifier le pourliche. Lui et son collègue partent chercher des crottes de dromadaires pour faire les braises, un peu de bois, une vieille canette comme récipient d’eau et le tour est joué. Pendant que ça chauffe, mon guide policier me dit que son chameau s’appelle Moïse et celui de son collègue Antonio. Drôles de noms pour des dromas égyptiens ! Et Moïse a 10 ans et peut vivre jusqu’à 25 ans, et quand il aura décidé que la vie c’est fini pour lui, on en fera des kebabs (dixit). Et bien voilà, on s’échine toute sa vie pour satisfaire son maitre et on n’aura que la reconnaissance du ventre !

J’ai préféré le site de Saqqara qui se trouve à 25kms. La négociation avec le taxi est de haute volée. Combien ? 20€ ? La bonne blague. Tell me your price. Pas plus de 200 LE. On est multilingue en matière d’argent dans ce pays. Tout le monde s’arrache les cheveux et c’est bien du cinéma. En gros 20€ c’est 700 LE au tarif officiel et 900 LE au tarif officieux. Ils préfèrent évidemment qu’on paye en devise étrangère, et nous c’est le contraire…Chacun descend ou monte son prix mais ça coince. Je vais manger pour rien dans un bouiboui et je reviens dans les parages. On m’y attendait et les pourparlers reprennent. Je m’en sors finalement pour 400 LE l’aller-retour avec attente sur place, soit 9€. Driver est volubile, il me parle sans regarder la route. Je trouve qu’on a bien le temps, mais ça ne semble pas être le point de vue de Driver. On file comme une fusée avec sa bagnole chinoise pourrie de cinquième main sur une route moche qui suit un canal pas très bien entretenu.

L’intérêt du site de Saqqara, qu’on voit au loin depuis Guizeh, est une pyramide à étages (la pyramide de Djoser) et tout un ensemble de mastabas qui sont des tombes de personnalités diverses. On peut descendre dans certaines d’entre elles où les murs sont recouverts de fresques très colorées. Superbe. Et il y a un excellent petit musée de statues, momies et autres objets découverts sur place. Le Louvre peut bien se tenir. Plus loin, on aperçoit la silhouette des pyramides de Dachour. Mais j’ai mon compte de pyramides pour aujourd’hui.

 

J’ai cassé ma tirelire. Mina me propose un circuit de 4 jours tout compris pour les oasis du désert, avec arrivée à Louxor. De bon matin, son chauffeur Amr vient me chercher à la guesthouse pour 5 heures de route jusqu’à la première oasis Bahariya. Pas loin du Caire, il y a une ville qui s’appelle 6 Octobre ! « Où habitent vos parents ? – Ils habitent 6 octobre ! ». Ici on demande où et on vous répond quand. ! En fait le 6 octobre est une multicommémoration égyptienne. La date marque le début de la guerre du Kippour (1973), c’est aussi la date de la fête des forces armées qui est la journée nationale, et la date de l’assassinat d’Anouar El Sadate (1981) qui assistait justement ce jour-là aux dites commémorations. Et voici l’oasis Bahariya. Qu’on arrête avec cette image toute mignonne des oasis, genre petit lac propret entouré d’une densité de palmiers d’un joli vert, quelques moutons et un berger avec son flutiau et puis c’est tout. L’oasis puise son eau dans une nappe phréatique. Il paraît même qu’il y aurait en dessous un fleuve souterrain dans lequel on pourrait puiser indéfiniment. Pour le reste, le monde oriental nous habitue à la mocheté de ses constructions modernes. Les vieilles maisons délabrées ne sont pas restaurées. La tradition se perd. Amr me quitte et c’est Allah qui le remplace avec son 4X4. Au moins je n’aurai pas perdu ma journée, j’aurai rencontré Dieu. Vous me demandez si Allah est grand ? Pas plus d’1m70 je dirais. Que son nom soit loué et son image vénérée. Monsieur et Madame Aquebard ont un fils…

Allah est sympa, jovial, il m’emmène dans le désert noir (black desert). Dans cette zone, on a l’impression qu’une pluie de cendres s’est abattue sur le sable. C’est bien l’origine de la raison de l’apparence de l’endroit. La zone était volcanique il y a fort fort longtemps, bien bien avant que l’ancêtre des sapiens vienne y mettre ses mains sales.

Et puis le désert blanc (white desert) tout simplement somptueux. C’est un parc national protégé. Dans ce vaste environnement des oasis successives, le désert prend des aspects variés à seulement quelques kilomètres de distance. Croisement de Monument Valley et de la Baie d’Along, ou bien des alignements de Carnac et des salines de Guérande, ou encore des montagnes d’Afghanistan et du pain de sucre de Rio. Ah ces égyptiens, des as de la génétique ! Au désert blanc, on s’amuse des formes de ces gros rocs qu’on dirait plantés à intervalles presque réguliers mais qui sont en fait le résultat de l’érosion. Des champignons, un lapin, une tête de géant que je ne trouverai pas… Tout simplement somptueux, je me répète. A chaque spot, on retrouve à peu près les mêmes 4X4 des touristes. Etonnamment pas mal de chinois qu’on a en général plus l’habitude de voir descendre (puis rentrer) de leur car. Les chinois deviendraient de vrais voyageurs ?

Allah a une grande tente carrée blanche (pour se confondre avec l’espace) plantée en plein cœur du white desert. On y dort au frais sous une montagne de duvet et couvertures. La lumière du matin est la meilleure. Allah est mon Dieu, mais aussi mon cuisinier. Au petit dej, il me fait gouter un truc rose comme du salami épais. Je n’ai pas retenu le nom. C’est proprement infâme. J’ai tout recraché. Et Allah, après une courte prière accroupi dans la bonne direction, reprend sa mission de chauffeur. Dans le sable, il croit m’impressionner en faisant son Dakar. Et nous rejoignons la route asphaltée où nous attend une autre voiture. Adieu Allah. C’est Mina et son chauffeur Hendria qui prennent le relai. Mina, c’est le boss, chrétien, 3 enfants. Sa femme travaille avec lui à l’agence basée à Assouan. Il parle très bien français, avec une variété de vocabulaire étonnante. Il n’est jamais venu en France, c’est trop compliqué d’obtenir un visa. D’ailleurs, hors d’Egypte, il n’est allé qu’une fois en Thaïlande pour une semaine (Bangkok, Phuket et l’île de James Bond) et au Liban. Il me donnera des trucs, des astuces et peut-être même des informations. Comme le temps de cuisson de la recette de la blanquette de veau à la nubienne. Le courant passe un peu moins avec Mina. Nous restons courtois l’un envers l’autre. Il doit comprendre vite que je ne suis pas le bon client pour son agence. Et lui a toujours un peu des saveurs de miel commercial Bref c’est bien quand même. Mina fait le job.

Pendant deux jours nous allons suivre les oasis, c’est beaucoup de route, beaucoup de désert changeant, rocs ou dunes. Mais aussi de la verdure avec l’eau puisée dans les nappes. On cultive beaucoup le trèfle (pour le bétail) qui s’acclimate bien,les palmiers à dattes aussi. Arrêt à un petit musée à Farafra. Un artiste peintre local, mort récemment, y a exposé ses œuvres de la vie qutidienne, peintures et sculpturesn etr des objets du quotidien. Ancien professeur d’histoire-géo, à sa retraite, il s’est adonné totalement à son art, s’est produit en Europe aussi. Son fils, sculpteur, a repris le flambeau. Sur la grande route toute neuve nord-sud, je dois montrer mon passeport à un checkpoint isolé dans le désert. C’est assez bon enfant. Cette nouvelle route est destinée à aller très bas, vers Abu Simbel où le projet de culture dans le désert semble voir enfin le jour. Un canal doit relier l’endroit depuis le lac Nasser créé grâce à un barrage, pour l’irrigation. Le projet date de Nasser, président de 1956 à 1970.

Le vieux village d’AL-Qasr a été vidé de ses habitants pour être rénové et servir de musée de plein air. C’est le seul exemple restant des villages médiévaux. C’est très joli mais ça ressemble à un village fantôme. Hôtel en surplomb, écolodge que je ne permettrais pas si je n’étais pas dans un circuit, très joli et confortable, mais désert lui aussi. Les touristes viennent assez peu hors des destinations habituelles, Louxor, Assouan, Mer rouge…

 

Après un café turc épais où il y a autant à boire qu’à manger (pas de femme évidemment sur la terrasse), nous partons visiter une petite nécropole découverte en 1973 seulement. Il s’agit de deux petites pièces ensevelies sous un tertre, datant de l’époque romaine. Plafond et murs très colorés remarquablement conservés. Mina m’explique un bout de mythologie égyptienne. C’est très intéressant. Malheureusement je ne retiendrai pas grand-chose. Ce que je remarque (et Mina m’applaudit 😉) est que les représentations des divinités égyptiennes sont de profil alors que les personnages romains sont de face. Mina m’explique que les images égyptiennes ne sont pas destinées à un public qui les regarderait, les personnages seraient dans une sorte de conversation entre eux.

Je persuade Mina de nous rendre à Bashandi, petit village peu à l’écart de notre route, avec, ai-je lu quelque part des maisons traditionnelles colorées et un mausolée d’un obscur sheikh indien (Pacha Indi qui a donc donné le nom au village Bashandi). Mina ne connaissait pas. On a bien fait. Super pittoresque. Je déambule dans les ruelles comme j’adore, les enfants rigolent, quelques selfies, un vieux m’invite à rentrer dans son antre fraiche et sombre… Longue route pour El-Kharga, capitale du gouvernorat (région administrative), plus grande que les autres oasis, vraie ville avec ses immeubles alignées peu réjouissants. Un temple dédié à Hibis, petit et bien restauré et une nécropole chrétienne superbe, Bagawat. On me pose dans un Ecolodge superbe (Qasr al Bagawat hôtel), avec plein de chambre et personne que moi. Ces lieux sont destinés aux groupes en circuit plus qu’aux individuels comme moi. De toute façon, le prix ne m’y aurait pas conduit. Sans m’en rendre compte, je le paye dans le prix du circuit. Je vais y prendre goût.

Face à l’hôtel se trouve une grande nécropole chrétienne (copte) du Vème siècle, ensablée, donc conservée, puis désensablée et visitée. Superbe. L’intérieur d’un nombre de monuments funéraires a conservé ses peintures mythologico-chrétiennes (arche de Noé, Saint Daniel dans sa cage aux lions, Saint Georges terrassant le dragon…) qui ont conservé leurs couleurs. Etonnant.

Arrêt thé avant d’entamer la longue route pour rejoindre le Nil et descendre vers Assouan. Quelques check points de rigueur où on m’emprunte encore mon passeport avant la longue ligne droite de 200 kms dans le désert. Pas de station d’essence, pas de boutique, pas même de club échangiste sur le parcours. Aucun arbre contre lequel faire pipi, mais on fait pipi quand même. On croise très peu de voitures et le bitume est parfois défoncé par les camions. Arrivés dans les parages du Nil et de la civilisation, nous rejoignons une belle route rapide. Mais au check point suivant, le policier de faction nous intime l’ordre de prendre la route de traverse, « la route agricole », comme la nomme Mina. Elle traverse des villages et est donc mieux protégée. Je ne vois pas bien ce qui pourrait arriver sur la grande route à l’allure où nous allons, mais bon bref, on soigne les touristes ici. S’il m’arrivait malheur, c’est tout un pan de l’économie du pays qui serait mis en danger 😊 Alors nous nous bringuebalons derrière les tracteurs et les remorques qui trimballent la canne à sucre. Dommage que nous soyons maintenant de nuit, il y a une vraie vie paysanne à voir. Nous traversons Edfou qui se visite pour son temple mais n’est par ailleurs pas du tout touristique. La ville est dynamique avec plein de boutiques, de mouvements, de lumières criardes, de charrettes tirées par des ânes… à peine asphaltée et des relents d’Inde. Je ne cligne pas des yeux pour ne pas en perdre un bout. Nous arrivons enfin à Assouan, c’était un peu long, mais qu’est-ce que c’était bon !