Ah mais je ne m’attendais pas à écrire si vite. Arrivé depuis hier seulement et tellement de contrastes avec Oman qu’il est inutile d’entrer dans un jeu comparatif. Un tout autre voyage commence. Un peu dommage sans doute car le précédent va vite être effacé, d’où l’intérêt de l’écrit et des images… C’est mon cinquième voyage en Inde et ma première à Mumbai (Bombay), emblématique ville indienne assurément, l’état dont elle est la capitale l’est moins : le Maharashtra. A vos souhaits.

Pour un blog qui, prétentieusement, se veut d’impressions et non guide de voyage, l‘Inde est naturellement le pays où… tout est impressions. Impressionnant aussi !. Le reste, l’avant, s’immerge dans la fadeur. Tant pis Oman, on s’est aimé hein ! Dans ce premier post, il ne s’agira pas d’un descriptif de Mumbai, les guides touristiques sont là pour ça (et d’ailleurs je n’en ai pas. L’Inde peut être méprise, souvent, incomprise, toujours, bourrée de surprises, c’est l’évidence. On a beau s’y attendre, ça nous claque vite à la figure. Etr reviennent ce qu’on redoutait et ce qu’on espérait. Invariablement.

Dès la sortie de l’avion, ce sont les degrés supplémentaires et le degré d’humidité qui interpellent. 2 heures et demie de vol seulement et l’inévitable « Qu’est-ce-que-je-suis-venu-foutre-ici » effleure l’esprit. Il sera vite balayé. Les bagnoles déglingos, la conduite à ne pas mettre un occidental sur quatre roues, le chauffeur qui ouvre régulièrement sa porte à pleine vitesse pour cracher, c’est sûr que c’est mieux que dans l’habitacle ! les embouteillages inextricables mais qui se désextriquent quand même, la saleté en guise d’environnement proche. On était prévenu dès l’avion en survolant de multiples slums et chatouillant des ailes les pauvres immeubles à l’atterrissage. Bref, le premier abord est éprouvant, et pourtant il me semble être aguerri !

Alors il faut attendre le lendemain matin, c’est souvent comme ça, la température est acceptable, les voitures ne sont pas encore en meeting sonore, et se laisser hypnotiser par le Dieu des saynètessi nombreuses et récurrentes de ce pays. Et voici l’installation des marchés, l’odeur de poulet cru m’écœure cette fois-ci. Et prendre un thé de rue, épais de lait concentré, dans son petit gobelet. Avec biscuits extirpés d’un bocal en plastique, ça fera le petit dej. Un homme à peine habillé sort un pliant déglingué d’une porte qui tient par l’opération du Shiva esprit et déplie son journal. Toute cette rue est privatisée ce matin pour un des multiples tournages de cinéma qui auront lieu dans la ville aujourd’hui. 25 bombes au mètre carré, pas castées uniquement sur leur QI, vont bientôt se trémousser dans une choré colorée et dynamisante sur un scénario mêlant amour, revanche, famille et mafia… dans ce sens ou dans le désordre.

Et ce heune homme que je vois assis par terre, le regard plein d’espoir, mais dont les pieds à la verticale semblent sortis de ses épaules ! Et ces mendiantes insistantes, touchant et larmoyant pour la survie de leur bambin enchiffonné. Et le tri des poubelles à même le sol par des familles entières. Qui ose dire que l’Inde est sale, alors que d’aimables quasi-bénévoles s’attèlent religieusement à séparer la canette du plastique, le papier du chiffon. Le métier de chiffonnier a de l’avenir ! Et ces corps encore ensommeillés malgré le jour et le bruit montant, recouverts de tissus sales, et qu'on enjambe presque.

Et ces hara-krishna qui te promettent le bonheur en tentant de t’imposer quelques graines dans la main que tu ne tends pas. Et qui t’innondent vraisemblablement de malheur pour la pièce que tu n’as pas donnée. Et ces énormes contrastes entre nouvelles boutiques et cafés tout rutilants derrière leurs vitrines enluminées et les vendeurs de ballons et mouchoirs s’étalant à leur devanture.t ces multiples dieux qui remontent à la surface, il y en a tant… et tant d’inconnus ou oubliés. On se souvient des quatre ou cinq. Hanuman à tête de singe, Shiva, le roi du ménage avec ses multiples bras, Ganesh et sa tête d’éléphant, Parvati et ses gros lolos… Je rappelle que Guesch Patti est une chanteuse, Kali, Lakhsmi…

Volià, on retrouve tout ça très vite, et en un rien de temps, la carte mémoire du réflex s’est alourdie de nouvelles images. Comment faisait-on déjà au temps de l’argentique ???

A suivre…